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vendredi 18 octobre 2013

Corne d'Aurochs


En direct de Saragosse, de la corrida sans tuerie.



De la gymnastique vachère en bonne et due forme.

C'est pas moins impressionnant que les autres et ça préserve la vie d'un animal qui n'a rien demandé à personne.

Quand la notion de "courage" est régulièrement invoquée pour valoriser l'acte par lequel le toréador affrontera la bête, peux t'on dans le même temps transposer cette même marque de virilité ancestrale mais cette fois-ci dans le but inverse : Saluer des organisateurs d'avoir renoncé à trucider !

Tout à fait d'accord !

Le vrai courage est bel et bien de mettre à mort la barbarie.

Parce qu'enfin ce n'est pas le courage qu'il faut critiquer. Simplement son incantation absurde quand celui-ci procède d'une mise en scène sanguinolente et d'une fascination du morbide qui pour l'heure aurait bien plus à voir avec la tradition du grand guignol.





On tuerait l'aurochs afin de prouver son courage, sa valeur !


Cette liturgie de l'horreur dont l’arène est son autel, est censé (nous dis t'on) orchestrer la lutte sisyphienne de l'homme contre son humaine condition, contre la mort.

Or donc, ne nous méprenons surtout pas : Cette débauche de brutalité s’abattant sur l'animal sert de bien plus nobles desseins qu'il n'y parait.

La symbolique officielle de la tuerie, c'est de dire que dans le fond et au bout du compte, on est pas des violents.

Mais si. Puisqu'on vous le dit.

C'est en enfourchant du bestiaux qu'on devient beaux.

D'ailleurs c'est bien connu : le jet de sang d'une jugulaire taurine calme les coupables instincts des foules passivement meurtrières.




Vous vous rappelez des jeux du cirque ?

Et les supporteurs néo nazis de la Lazio de Rome, dans le championnat de foot italien ? 



Reviennent ils s'asseoir confortablement dans l'hémicycle comme de bons patriciens repus de leur victoire après avoir craché sur les bronzés d'en face ?

Elle a bon dos la catharsis.

Il y aurait donc quelques paliers à franchir encore,

Quelques mers d'illusions à traverser

avant de pouvoir lever le voile sur toutes ces célébrations de la phallocratie toute puissante dont témoignent encore d'épaisses couches de notre longue Histoire.





***
Du grain à mordre ?
Corrida, "barbare" ou "sacrée" ? Un débat vieux comme Louis XIV
http://nocorrida.com/2017/09/07/le-sang-la-peur-la-mort-la-corrida-du-point-de-vue-du-taureau/





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