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vendredi 25 octobre 2013

L'équilibre intérieur


"Trente rayons convergents, réunis au moyeu, forment une roue;
mais c'est son vide central qui permet l'utilisation du char.
Les vases sont faits d'argile, mais c'est grâce à leur vide que l'on peut s'en servir. Une maison est percée de portes et de fenêtres,
et c'est leur vide qui les rend habitable."
Lao Tseu, Tao Te King, XI.





Dans son Tao Te King, le vieux sage, Lao Tseu, nous explique combien le vide est essentiel, voire structurel pour chaque chose, chaque détails de l'univers qui nous entourent.

Qu'il fonde la moindre attention. Rend possible toute forme à l'instar du silence, son jumeau, dont on se plaît à dire que celui qui succède à la dernière note d'un concerto de Mozart, vient encore de Mozart.


Avec ces vides et ces arcs, c'est presque une cathédrale que Myoko Shida esquisse devant nous et à coup sur d'un temple si l'on tient compte de l'application quasi spirituelle qu'elle y met pour ce faire.

Un temple oui. Mais bâti depuis l'intérieur. Lentement respiré tel un exercice de méditation. Ne justifiant sa raison d'être que par l'intention de son auteur qui une fois le moment passé n'aura plus qu'à le détruire. L'effacer.

Ne restera plus que l'esprit.

Le vide. Le silence.

Désormais ampli d'une lumière nouvelle.

1 commentaire:

  1. D'emblée, j'ai cherché les différentes acceptions de "vide" dans mon dictionnaire, pour redécouvrir cette notion bien galvaudée, dans une société qui agit à plein et fuit le néant et le silence comme s'ils existaient.
    Me voici donc tout fraichement instruite de ce que peut être le vide. J'en retiens qu'il est surtout absence (créant une sensation de manque ou pas), absence quelquefois réelle, quelquefois apparente.
    Je ne te cache pas que, dans un premier temps, j'ai fait le petit scarabée et me suis écriée :"Mais, M'sieur! C'est pas le vide qui fait tourner la roue, c'est l'bâton qu'est dans l'trou!". Et ce moyeu a commencé à m'embêter. Parce que la roue ne tourne pas que grâce à lui, parce qu'il y a toutes les forces naturelles qui attirent ou repoussent cette fichue roue.
    (Pourquoi viens-je lire des choses intelligentes de si bon matin?).
    Puis, comme le paon, j'ai décidé de faire la roue.
    Je suis la roue et je contemple, au coeur de mes rayons de bois, le vide béant que j'ai en plein coeur.
    Un vide au coeur?
    Est-ce l'absence de... Et qui me manque, qui fait trou? Non, Lao Tseu n'était pas du genre à prêcher la mélancolie. C'est donc autre chose. Le vide est une absence mais une absence de quoi? Quelle est l'absence qui permet de tourner rond?
    Absence d'éprouvés néfastes, certainement, absence de préoccupations qui dispersent l'esprit, qui gaspillent l'énergie du corps et de l'âme. Absence de mouvement, de jugement, de ...?
    Finalement, j'en reviens à l'essieu, parce que, sans lui, je serais une poignée de rayons de bois avec un trou béant en son centre. Si je veux tourner, il me faut l'essieu, mais pour qu'il puisse m'embarquer, il faut qu'il trouve sa place : ni trop, ni trop peu.
    Qu'est-ce que l'essieu (les Cieux)? Ce mot provient d'axis, en latin, l'axe. Il faut donc que je permette à l'axe, ce rayon autour duquel tout s'organise, de me traverser. Je dois effacer quelque chose de moi pour le laisser s'installer.
    Que doit-on sacrifier de soi pour permettre à l'Axe de nous emporter?
    Je ne le dirai pas, c'est personnel. ;-)

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